Les TOQUES D’AUVERGNE et leurs PARTENAIRES se mobilisent pour Lili

Valérie SAIGNIÉ

La Ferme Saint-Sebastien

Le bonheur est dans la Ferme

Valérie Saignié a choisi et elle est têtue. Elle ne jure que par le frais, pour travailler le vrai du produit au fil des saisons. Tout est transformé dans les cuisines de la Ferme de Saint-Sébastien à Charroux. Et cela depuis l’ouverture du restaurant en 1994.
Quand elle s’installe dans l’ancienne ferme, qui était la résidence secondaire d’un couple d’Anglais, elle est épaulée par ses parents. La cuisine reste plutôt « simple, un peu rustique ». Puis elle se marie en 1999. Philippe Charvet prend en main la salle. Et il la pousse à innover, à laisser parler son talent, son imagination.

Sa cuisine, Valérie Saignié l’a apprise au lycée hôtelier de la Chaise Dieu. « Je voulais faire du service et de la sommellerie, mais un professeur a su me transmettre la passion de la cuisine. » Avec son BEP, la jeune chef passe par quelques maisons qui l’ont définitivement marquée. Il y a eu Michel Bras à Laguiole (Aveyron), la boulangerie de ses parents à Gannat (Allier), et une femme chef, Reine Sammut à Lourmarin (Vaucluse). Plus quelques stages chez des grands comme Régis Marcon, Alain Ducasse, Yves Thuriès.

La cuisine s’affirme, évolue, devient plus typée. Valérie Saignié innove et elle ose un saumon cuit dans la graisse de canard sur lentilles vertes du Puy. C’est l’automne, alors le gibier s’affiche à la carte avec des surprises. Comme la grouse accompagnée d’un parmentier de champignons et de bacon grillé. C’est une sorte de perdreau écossais, produit par l’élevage Delaines voisin. Elle a lancé aussi un civet d’oie du Bourbonnais, avec chou et chou en accompagnement, du rouge et du vert. Et pour les desserts, elle a multiplié le choix avec, par exemple, châtaigne en tarte soufflée, mousse marron et glace pain d’épices ou bien poire tiède fourrée aux cinq saveurs sur cake aux amandes et glace vanille, etc. Ainsi, Valérie Saignié évolue à son rythme, sans tapage, en toute discrétion. Elle entre chez les Toques d’Auvergne en 2001. Alain Ducasse l’a invitée à proposer sa cuisine pendant deux semaines au Relais Plaza dans le cadre de l’opération Food France (Fou de France) qui a accueilli plus de trente cuisiniers. Elle est aussi dans le nouveau guide Carnet de route, qui met en avant la « Jeune cuisine », ces chefs qui inventent la gastronomie de demain.

La Ferme Saint-Sebastien

A la baguette, l’oeil vif, l’humeur rieuse, le chef Valérie Saignie en veste blanche, pantalon à damiers et coiffée d’une casquette dirige de main de maître son orchestre culinaire. Rigoureuse et créative, elle sait mettre en valeur des produits qu’elle sélectionne toujours avec le plus grand soin.

Les différents menus permettent de déguster des plats régionaux ou de saison, avec la possibilité de vin au verre. Volaille à la sauce Duchambais ou gigot brayaude pour le « local » mais aussi saint-jacques rôties et compotée d’endives braisées, tajine de biche ou tarte soufflée aux châtaignes et pommes rôties pour les plats d’hiver. L’aumônière de homard et langoustines sauce crustacés tout en finesse ou encore ses fameux (fondants et craquants) beignets de courgette crème ciboulette sont quelques exemples de son talent.